Que retenir des défilés Haute-couture Printemps-Été 2024

Haute couture,printemps-été 2024,paris,fashion week,couture,Schiaparelli,daniel roseberry

English translation below 💛

Que retenir des défilés Haute-couture Printemps-Été 2024

La semaine de la Haute-Couture, c’est toujours du rêve là l’état pur sur les podiums parisiens. Cependant, ce luxe se cache en général dans des détails, des matières, des finitions et le talents des petites mains en coulisse. La haute-Couture est un art à part entière. Un art qui réussit à perdurer alors que les clientes se raréfient. Heureusement subsistent les stars et les tapis rouges pour sublimer ce savoir-faire typiquement français. Et promouvoir ainsi tout l’univers du luxe qui gravite autour de la couture. Et pour continuer à nous faire rêver et nous inspirer cette élégance dont on ne devrait jamais se départir.

Défilé Schiaparelli

Valentino

Pierpaolo Piccioli a présenté sa collection Valentino dans les salons dorés de la Place Vendôme, adresse parisienne de la maison depuis 1998. Toute en élégance et en couleurs, comme à son accoutumée, Valentino mixe les classiques d’un vestiaire, tels que blazer, parka, ou grand manteau, à des pièces aux volumes ou aux finitions typiquement couture pour des silhouettes effortless.

« vous n’avez pas à sentir le poids de la technique et du fait main, parce qu’en fin de compte, la couture, c’est l’illusion de l’absence d’effort », a déclaré M. Piccioli. « La technique doit disparaître pour ne pas perdre la magie – un magicien ne reste magicien que lorsqu’il révèle ses secrets.

Martin Margiela par John Galliano

Des volumes poussés à l’extrême, des trompe-l’œil érotiques au possible pour une mode 100% Galliano des belles années. C’est touchant de voir son incroyable talent de couturier (dans le premier sens du terme, John Galliano étant un virtuose de la coupe et plus particulièrement la coupe en biais) s’exercer de nouveau après des années dans l’ombre. Galliano ose remettre sa créativité poussée à l’extrême et son audace sous la lumière. Les collections fortes signées Galliano, que ce soit pour sa propre maison ou pour Dior, ont souvent provoqué ou même fait scandale. Notamment la collection Haute-Couture PE22  »Clochards » de Christian Dior. Avec ce défilé, il semble être redevenu lui-même, ce qui peut surprendre tant cela ne ressemble en rien à l’esthétique usuelle de Maison Margiela.

Fendi

Une collection minimaliste et épurée à souhait accessoirisée des sacs mythiques de la maison tels des bijoux précieux. Quelque soit leur taille ou leur finition, les baguettes ont le beau rôle.

Une collection dans laquelle brilleront très certainement plusieurs stars lors des prochains tapis rouges ! Je voulais que la collection soit plus graphique que romantique, car je pensais à Fendi et à la façon dont, sous Karl, il y avait toujours un élément de « futurisme » », a-t-il déclaré en avant-première. « Je ne suis pas retourné voir ce que Karl avait fait, mais j’aime en prendre l’essence.

Jean Paul Gaultier par Simone Rocha

Diplômée de la fameuse école anglaise Central Saint Martins, la stylisme Simone Rocha a relevé cette saison le défis de prendre les commandes de la collection couture de Jean Paul Gaultier. Elle y a injectés ses propres codes avec du satin rubis, des plastrons tels des « épines de roses », de la transparence, de la corseterie old school qui faisaient là échos aux propres codes de la maison parisienne. Sans omettre de revisiter les classiques de la marque tels les rayures marinières et des éléments des collections tatouages passées. Elle a aussi trouvé dans les archives maison l’utilisation du crochet traditionnel irlandais, qui faisait là écho à ses propres origines, quelle s’est empressée de revisité pour des robes magnifiques. Une collection qui célèbre aussi le corps féminin et ses formes et rend hommage au romantisme de la couture.

Giambattista Valli

« Les fleurs, les roses, la nature sont nobles et éternelles, elles sont une caresse pour l’âme », a déclaré Giambattista Valli.

Une nature et des fleurs omniprésentes dans cette collection avec de vraies roses fraîches pour les coiffures des mannequins et des volumes Grand Soir qui ne sont pas sans rappeler la Couture des années 50. Des tenues pour jeunes filles de la bonne société allant au bal. Une vraie idée de la couture. Importable mais féérique. Grandiose et sublime, qui fera, à jamais, rêver la Scarlett des temps modernes qui sommeille en nous.

Dior

Une allure là encore résolument fifty des silhouettes aux petits bustes et jupes évasées. avec de la moire, de fins noeuds dans les cheveux, des bijoux en perle. De sages tailleurs qui n’égalent (mais ce n’est que mon avis !) cependant en rien ceux de l’époque Galliano époque où les vestes Bar dessinaient à merveilles les silhouettes des mannequins. Un défilé joli mais qui reste à mes yeux très/trop classique un peu boring pour jeune femme des beaux quartiers. Mais une élégance  dont s’inspirer à coup sûr en la remixant à une sauce plus moderne.

Schiaparelli

Alors que Paris bruisse des rumeurs de rachat de la maison Schiaparelli, qui appartient aujourd’hui à Diego Della Valle ( Monsieur Tod’s), dues à la présence de Sidney Toledano (président du département mode de LVMH) et de son successeur au premier rang, Daniel Roseberry a fait défilé sa collection en présence, comme c’est désormais l’habitude, de pléthore de stars hollywoodiennes (Zendaya et Jennifer Lopez en tête) habillées pour l’occasion par la maison. Maison Schiaparelli est une maison de couture à sensation qui aime, fidèle à son ADN, provoquer la surprise. Bébé robot, robe avec une traîne façon queue de cheval, détails futuristes et surréalistes, la sensation que provoque à chaque fois cette collection est à son comble. 

Cette saison, Daniel Roseberry, s’est posé la question de ses créations à l’aire de l’avènement de l’intelligence artificielle. « Cela m’a poussé à creuser plus profondément dans les parties de moi-même qui me semblent les plus tendres, les plus enfantines », a-t-il répondu. « Parce que ce qui nous différencie en tant qu’êtres humains, ce sont nos souvenirs » Souvenirs de ses origines texanes avec des boucles de ceintures western, de la série de films Alien, de la robe squelette de Elsa Schiaparelli en 1938, d’éléments technologiques de notre passé récent, des téléphones à clapet et autres gadgets oubliés …Des extravagances mais aussi des modèles hautement simplissimes et élégants avec là encore de quoi briller sur les tapis rouges.


What to remember from the Haute-Couture Spring-Summer 2024 shows

Haute-Couture week is always a dream come true on the Paris catwalks. However, this luxury is usually hidden in the details, the materials, the finishing touches and the talents of the little hands behind the scenes. Haute-Couture is an art form in its own right. It’s an art that manages to endure, even though customers are becoming increasingly rare. Fortunately, there are still stars and red carpets to sublimate this typically French savoir-faire. And to promote the whole world of luxury that revolves around couture. And to continue to make us dream and inspire us with the elegance we should never give up.

Valentino

Pierpaolo Piccioli presented his Valentino collection in the gilded salons of Place Vendôme, the house’s Parisian address since 1998.

Elegant and colorful as ever, Valentino mixes wardrobe classics such as blazers, parka jackets and large coats with volume pieces and couture finishes for effortless silhouettes.

« you don’t have to feel the weight of technique and handmade, because at the end of the day, couture is the illusion of effortlessness, » said Piccioli. « Technique must disappear so as not to lose the magic – a magician remains a magician only when he reveals his secrets.

Martin Margiela by John Galliano

Volumes pushed to the extreme, erotic trompe-l’œil for 100% Galliano fashion from the belle années. It’s touching to see his incredible talent as a couturier (in the first sense of the word, John Galliano being a virtuoso of the cut and more particularly the bias cut) being exercised again after years in the shadows. Galliano dares to bring his extreme creativity and audacity back into the spotlight. Galliano’s strong collections, whether for his own house or for Dior, have often provoked or even caused scandal. Not least Christian Dior’s Haute-Couture PE22 « Clochards » collection.With this show, he seems to have become himself again, which may come as a surprise, since it bears no resemblance to the usual Maison Margiela aesthetic.

Fendi

A minimalist, uncluttered collection accessorized with the house’s legendary bags like precious jewels. Whatever their size or finish, baguettes play the leading role. A collection in which many stars are sure to shine on upcoming red carpets! « I wanted the collection to be more graphic than romantic, because I was thinking about Fendi and how, under Karl, there was always an element of ‘futurism’, » he previewed. « I didn’t go back to see what Karl had done, but I like to take the essence of it.

Jean Paul Gaultier by Simone Rocha

A graduate of England’s famed Central Saint Martins, designer Simone Rocha took up the challenge this season of helming Jean Paul Gaultier’s couture collection. She injected her own codes with ruby satin, « rose thorn » bibs, transparency and old-school corsetry, echoing the Parisian fashion house’s own codes. Without forgetting to revisit brand classics such as sailor stripes and elements from past tattoo collections. She also found in the house’s archives the use of traditional Irish crochet, echoing her own origins, which she hastened to revisit for magnificent dresses.

A collection that also celebrates the female body and its forms, and pays homage to the romanticism of couture.

Giambattista Valli

« Flowers, roses, nature are noble and eternal, they are a caress for the soul, » said Giambattista Valli. Nature and flowers are omnipresent in this collection, with real fresh roses for the models’ hairstyles and Grand Soir volumes reminiscent of 50s Couture. Outfits for young society girls going to the ball. A true idea of couture. Importable yet enchanting. Grandiose and sublime, forever dreaming of the modern-day Scarlett in all of us.

Dior

Here again, a resolutely fifty-something allure of silhouettes with small busts and flared skirts. with moire, fine bows in the hair, pearl jewelry. Wise tailoring that in no way equals (but this is just my opinion!) that of the Galliano era, when Bar jackets drew the silhouettes of the models to perfection. A pretty show, but in my opinion, it’s still too classic and boring for the young woman from the upper middle class. But it’s an elegance that’s sure to inspire you to remix it in a more modern sauce.

Schiaparelli

With Paris buzzing with rumors of a takeover of the Schiaparelli house, now owned by Diego Della Valle (Monsieur Tod’s), due to the presence of Sidney Toledano (president of LVMH’s fashion department) and his successor in the front row, Daniel Roseberry showed his collection in the presence, as is now customary, of a plethora of Hollywood stars (Zendaya and Jennifer Lopez in the lead) dressed for the occasion by the house.

Maison Schiaparelli is a sensational fashion house that, true to its DNA, likes to surprise. Robot babies, dresses with ponytail-like trains, futuristic and surrealistic details – the sensations created by this collection are at their height every time. This season, Daniel Roseberry asked himself the question of his creations in the age of artificial intelligence. « It pushed me to dig deeper into the parts of myself that seem the most tender, the most childlike, » he replied. « Because what differentiates us as human beings are our memories »

Memories of his Texan origins with western belt buckles, the Alien film series, Elsa Schiaparelli’s 1938 skeleton dress, technological elements from our recent past, flip phones and other forgotten gadgets … Extravagances, but also highly simplistic and elegant models, with plenty of room to shine on red carpets.