English translation below 💛
Delphine Lamarque est une artiste. En cela, elle a un mode d’expression bien à elle et qui ne ressemble à aucun autre. Elle chine des toiles de tentes des années 70’s, délavées par le temps, le soleil et la vie, auxquelles elle redonne vie, justement, en les transposant en tableaux colorés aux vibes pop et nostalgiques.
il suffit de fermer les yeux un instant et on plonge instantanément dans un passé empli de rire, de road trips et d’une joie de vie simple et estivale. Un camping, l’apéro sur la table pliante, la dolcevita en étendard.
Delphine est venue s’installer ici, à la plage, il y a quelques années après un parcours créatif déjà bien rempli. Après s’être essayée aux bijoux, puis au vêtement seconde main, elle a trouvé, avec ces toiles vintage un nouveau mode d’expression.
J’ai découvert ses toiles chez Volt et je n’ai eu de cesse de la rencontrer pour découvrir son univers afin d’en apprendre plus ! Cela méritait bien une Extra dose of SUNshine !
Bonjour Delphine ! Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?!
Je suis née à Bordeaux. A mes dix-huit ans, je suis partie à Londres pour faire une école de mode. Puis je suis allée à Paris par amour et j’ai intégré le Studio Berçot (ndlr fameuse école de mode qui préparait au métier de styliste modéliste pour la Haute Couture). Ensuite j’ai fait plusieurs stages, notamment chez GQ et dans la déco comme ensemblière pour le cinéma. Puis très rapidement j’ai monté la Saperie Fine. Je chinais à l’étranger, je partais tous les mois dans des villes différentes et je ramenais des fringues pour femme, enfant, de la déco … De retour à Paris, je louais des endroits éphémères que je mettais en scène pour mes ventes. Ce n’était pas du tout rentable mais je me faisais beaucoup plaisir ! A côté j’avais aussi une formation du lycée hôtelier de Biarritz, donc j’avais toujours un job dans la restauration pour vivre si besoin.
Puis je me suis mise au tissage mural. Mes réalisations s’apparentaient à des sculptures. J’en ai vendues pas mal. De fil en aiguille, j’ai commencé à tisser des bijoux, des bracelets. J’étais l’une des premières à le faire. Chance, une boutique du Marais à Paris, m’a remarquée ainsi qu’un agent. J’ai commencé à faire les salons professionnels comme Première Classe puis Maison & Objet. J’y exposais mes bijoux et mes tissages sous mon nom, Delphine Lamarque. Puis les bijoux ont pris le dessus et j’ai enchainé collections et salons à un rythme très soutenu pendant deux ans. J’ai craqué juste avant le Covid et j’ai vendu la marque.
Comment as-tu eu l’idée de travailler avec des toiles de tente et d’imaginer ton nouveau projet ?
Pendant un an j’ai cherché ce que j’avais envie de faire. Je suis une grande fan de tissus. J’ai toujours acheté et chiné des tissus depuis que je suis jeune, notamment dans les vide-greniers. J’avais aussi deux tentes de mes parents que j’avais toujours gardées car je trouvais les toiles tellement belles ! Un jour je les ai dépliées au sol et ce fut la révélation ! J’ai trouvé cela tellement beau que je me suis empressée de monter un chassis pour les tendre dessus.
C’est d’ailleurs l’un des tableaux exposé chez Volt, le grand format orange. J’ai senti que je tenais quelque chose et j’ai continué ! C’est un projet qui touche l’affect des gens de plus de tente-cinq ans, les plus jeunes ne comprennent pas ! Mais ceux qui ont compris ont été émerveillés et m’ont encouragée à continuer. J’ai eu ensuite un article dans M le Monde qui m’a donné de la visibilité.
Désormais, je chine des tentes pour de nouveaux tableaux. J’adore les histoires qui vont avec. Maintenant les gens acceptent même de me les envoyer sans les piquets et les ouvrir est toujours un moment merveilleux car elles ne sont jamais comme sur les photos. Les couleurs, les détails, les moustiquaires, les étiquettes … toute cette magie me plait beaucoup. Je les découpe beaucoup, notamment pour les nettoyer. Mais j’adore faire des tableaux grand format pour garder les proportions, même si c’est plus compliqué à vendre car il faut avoir de la place !
Comment les sources-tu ?
Essentiellement le bouche à oreille ou Le Bon Coin ! Beaucoup de toiles ont été jetées ou ont été récupérées par les scouts qui les laissent montées sur place. Aujourd’hui plus personne ne veut utiliser ces tentes, elles sont trop lourdes ! En France, les couleurs typiques des canadiennes étaient deux types de bleu, le marron et le orange. Il y avait plus de fantaisie dans les auvents. Plus tard dans les années 80 on a commencé à voir des imprimés, des couleurs plus flash mais j’aime moins. Je commence aussi à regarder à l’étranger pour trouver d’autres types de toiles.
Comment procèdes-tu pour créer un nouveau tableau ? Tu pars d’une idée, d’une envie que tu as en tête ou c’est la tente qui t’inspire ?
Je dessine beaucoup. Puis en dépliant la toile, je repère ce qui m’inspire et ce que j’ai envie de garder. Une étiquette, un détail, des franges de auvent, une décoloration … Je m’inspire beaucoup de l’architecture, de la mode, de formes qui me plaisent. Ensuite, j’aime garder la forme triangulaire des tentes canadiennes qui est pour moi iconique et qui parle à beaucoup aux gens. J’adore aussi toutes les étiquettes & logos que je tiens à garder.
Quels sont tes projets, tes envies ?
J’ai très envie de peindre ! Mais je ne veux pas m’éparpiller. Cependant j’ai des toiles qui n’ont pas bougé avec le temps et j’ai envie de m’amuser avec des teintures naturelles pour varier les fonds de mes tableaux. J’ai aussi envie d’incorporer le patchwork avec tous les tissus que j’ai chinés. Mon projet est d’avoir un local avec plus d’espace pour développer des formats encore plus grands. Et pourquoi pas y faire des installations et des sculptures avec les tentes. C’est mon rêve depuis des années, reste à trouver le lieu ! J’adorerais aussi faire des vitrines pour des boutiques d’outdoor nouvelle génération ou des collaborations avec des marques mythiques et modernes comme Patagonia dont ma démarche est assez proche.
Bordeaux, puis Londres et Paris, comment es-tu arrivée à Hossegor ?
Après un voyage de deux mois en Équateur et en Colombie avec mon copain, on a compris qu’on ne voulait plus rentrer à Paris. Je viens d’une famille de surfeurs. Je passais toutes mes vacances dans le camping de mon oncle au Porge. Oui un camping déjà ! La famille de mon copain est originaire des Landes, il m’a amenée ici et on a décidé de s’installer à Seignosse. Dès les beaux jours, la maison est toujours pleine de potes qui viennent nous voir mais j’adore retourner régulièrement en ville, surtout l’hiver ! J’ai rendez-vous en Janvier avec une marque parisienne iconique du luxe qui a remarqué mon travail et souhaite que je collabore avec elle donc je croise les doigts pour que cela fonctionne car cela me permettrait de voyager régulièrement entre ici et Paris.
Qu’est ce que tu aimes ici à Hossegor ? Quelle est ta journée type ?
J’ai la chance d’habiter à deux minutes de la forêt donc je vais deux fois par jour y promener ma chienne. J’adore aussi me baigner dans l’océan, les plages immenses, la vue sur les montagnes, Biarritz au loin et les couchers de soleil incomparables que l’on a ici.
Les pins, la dune et l’océan sont mon univers. Il me manque juste les vieilles pierres car je ne suis pas très fan de l’architecture des années 80. J’aime les vieux bâtiments ou les lieux industriels chargés d’histoire. J’adorerais d’ailleurs trouver un atelier ancien avec de grandes fenêtres. Un endroit avec du charme.
Concernant ma journée type, je tiens une nouvelle routine depuis peu dont je suis très fière ! Je me lève à 7h00 du matin et je fais une heure de sport. Je vais courir avec mon chien, je fais du yoga, des étirements et à 8h30, je suis ici à l’atelier. Le matin je m’occupe des commandes, notamment des petits formats que je vends bien en prévision des fêtes puis je déjeune avec mon chéri et l’après-midi je travaille sur des projets en cours ou de grosses pièces. Avant j’aimais travailler tard à l’atelier, jusque minuit. Mais désormais j’adore me lever tôt donc je ne veille plus ! Le matin tout est calme. J’aime l’idée de voir le soleil se lever et d’avoir déjà accompli plein de chose alors qu’il n’est que 10h du matin.
En tant que locale, quelles sont les adresses que tu aimes bien par ici ?
On aime beaucoup aller manger chez Max au Spot Palace. Le hangar est super sympa et on y mange très bien. Ici il y a beaucoup d’adresses où l’on mange bien. Si c’est pas bon, ça ne tient pas ! On aime aussi beaucoup déjeuner chez Slow, le resto du grand magasin bio. C’est toujours délicieux. Le Surfing aux Estagnots est aussi très cool. Bidonvilla est très cosy. Et dès les beaux jours, la cabane des Bourdaines, Couleur Locale et le Lake House sur le lac de Hossegor. Et bien sûr, chez Volt pour un café !!!
Merci Delphine !
Delphine Lamarque is an artist. In this, she has her own mode of expression, unlike any other. She hunts down canvas tents from the 70’s, faded by time, sun and life, and brings them back to life by transposing them into colorful paintings with a nostalgic pop vibe.
Just close your eyes for a moment and you’re instantly plunged into a past filled with laughter, road trips and a simple, summery joie de vivre. A campsite, aperitifs on the folding table, la dolcevita as standard.
Delphine moved here, to the beach, a few years ago after a busy creative career. Having tried her hand at jewelry, then second-hand clothing, she has found a new mode of expression in these vintage canvases.
After discovering her paintings at Volt, I couldn’t wait to meet her to discover her world and learn more! And that just deserved an extra dose of SUNshine!
Hello Delphine! Can you introduce yourself and tell us about your career?
I was born in Bordeaux. When I was eighteen, I went to London to study fashion. Then I went to Paris for love, and joined the Studio Berçot (editor’s note: famous fashion school that prepared students to become Haute Couture model designers). After that, I did several internships, notably with GQ and as a decorator for the cinema. Then very quickly I set up Saperie Fine. I’d go shopping abroad, visiting different cities every month and bringing back women’s and children’s clothes, home decor, etc. Back in Paris, I’d rent out ephemeral places and stage them for my sales. It wasn’t at all profitable, but I was having a lot of fun! On the side, I was also studying at the Lycée Hôtelier in Biarritz, so I always had a job in the restaurant business to support myself if need be.
Then I started wall weaving. My creations were like sculptures. I sold quite a few. One thing led to another and I started weaving jewelry and bracelets. I was one of the first to do so. Chance, a boutique in the Marais district of Paris, noticed me, as did an agent. I started doing trade shows like Première Classe and then Maison & Objet. I exhibited my jewelry and weavings under my own name, Delphine Lamarque. Then jewelry took over, and for two years I was doing collections and shows at a steady pace. I finally broke down just before Covid and sold the brand.
How did you come up with the idea of working with tent fabrics and imagining your new project?
I spent a year researching what I wanted to do. I’m a big fan of fabrics. I’ve always bought and hunted for fabrics ever since I was young, especially at garage sales. I also had two of my parents’ tents that I’d always kept because I thought the canvases were so beautiful! One day I unfolded them on the floor and it was a revelation! I found them so beautiful that I quickly set up a frame to hang them on.
In fact, this is one of the paintings exhibited at Volt, the large orange format. I felt I was on to something, so I kept going! It’s a project that touches the emotions of people over the age of tent-five. But those who did understand were amazed and encouraged me to keep going. Then I had an article in M le Monde that gave me visibility.
Now I’m hunting for tents for new paintings. I love the stories that go with it. Now people are even willing to send them to me without the poles, and opening them is always a wonderful moment, because they never look like the photos. The colors, the details, the netting, the labels … all that magic just appeals to me. I cut them up a lot, especially to clean them, but I love making large-format paintings to keep the proportions, even if it’s more complicated to sell!
How do you source them?
Mainly word of mouth or Le Bon Coin! A lot of tents have been thrown away or have been recovered by the Scouts, who leave them behind. No one wants to use these tents any more – they’re too heavy! In France, the typical Canadian colors were two types of blue, brown and orange. There was more fantasy in the awnings. Later, in the ’80s, we started seeing prints and flashier colors, but I don’t like them as much. I’m also starting to look abroad for other types of canvas.
How do you proceed? Do you start with an idea, a desire you have in mind, or is it the tent that inspires you?
I draw a lot. Then, as I unfold the canvas, I pick out what inspires me and what I want to keep. A sticker, a detail, awning bangs, a fade… I draw a lot of my inspiration from architecture, fashion and shapes I like. Then, I like to keep the triangular shape of Canadian tents, which for me is iconic and speaks to a lot of people. I also love all the labels and logos that I like to keep.
What are your projects and desires?
I really want to paint! But I don’t want to spread myself too thin. However, I’ve got canvases that haven’t moved over time and I want to play around with natural dyes to vary the backgrounds of my paintings. I also want to incorporate patchwork with all the fabrics I’ve found. My plan is to have a room with more space to develop even larger formats. And why not make installations and sculptures with the tents. That’s been my dream for years, now I just have to find the right place! I’d also love to do window displays for new-generation outdoor boutiques, or collaborate with mythical, modern brands like Patagonia, whose approach I’m quite close to.
Bordeaux, then London and Paris, how did you get to Hossegor?
After a two-month trip to Ecuador and Colombia with my boyfriend, we realized we didn’t want to go back to Paris. I come from a family of surfers. I used to spend all my vacations at my uncle’s campsite in Le Porge. Yes, a campsite already! My boyfriend’s family is from the Landes, so he brought me here and we decided to settle in Seignosse. When the weather’s nice, the house is always full of friends who come to see us, but I love going back to town regularly, especially in winter! I have an appointment in January with an iconic Parisian luxury brand that has noticed my work and wants me to collaborate with them, so I’m keeping my fingers crossed that it works out, as it would allow me to travel regularly between here and Paris.
What do you like here in Hossegor? What’s your typical day like?
I’m lucky enough to live two minutes from the forest, so I go there twice a day to walk my dog. I also love swimming in the ocean, the immense beaches, the view of the mountains and Biarritz in the distance and the incomparable sunsets we have here.
The pines, the dunes and the ocean are my universe. All I’m missing is the old stones, as I’m not a big fan of 80s architecture. I like old buildings or industrial sites steeped in history. In fact, I’d love to find an old workshop with big windows. Somewhere with charm.
As for my typical day, I’ve recently adopted a new routine of which I’m very proud! I get up at 7:00 a.m. and do an hour’s exercise. I go for a run with my dog, do some yoga and stretching, and by 8:30 I’m here in the workshop. In the morning I take care of orders, especially small formats that I sell well in anticipation of the holidays, then I have lunch with my darling and in the afternoon I work on current projects or large pieces. I used to like to work late in the studio, until midnight. But now I love getting up early, so I don’t have to stay up all night! Everything’s quiet in the morning. I love the idea of seeing the sun rise and having accomplished so much by the time it’s 10am.
As a local, what are your favorite places to eat around here?
We love to eat at Max’s at the Spot Palace. The hangar is really nice and the food is really good. There are a lot of good places to eat here. If it’s not good, it won’t last! We also love lunch at Slow, the restaurant in the organic department store. It’s always delicious. Surfing at Les Estagnots is also very cool. Bidonvilla is very cosy. And as soon as the weather’s fine, we’re off to the Cabane des Bourdaines, Couleur Locale and the Lake House on Hossegor lake. And of course Volt coffee !
Thanks Delphine!