Sous le soleil de Olhao … Saudade Algarve
On reste sous le soleil aujourd’hui (vous en avez l’habitude, il brille toujours par ici !!!) mais en Europe, au sud du Portugal pour être précise.
Direction le petit port de Olhao à quelques kilomètres de Faro en Algarve.
Claudia Lichtenstein a décidé de quitter Paris il y a quelques années pour aller s’y établir et faire entrer le soleil dans les maisons. Joli programme !
Elle tombe sous le charme des nombreuses maisons de pêcheurs laissées à l’abandon. Construites selon la tradition et l’architecture locale, avec les matériaux de la région, ces maisons constituent un patrimoine remarquable mais le plus souvent tombent en ruine, faute de moyens.
Claudia jette son dévolu sur l’une d’entre elles et lance sa rénovation qu’elle documente sur son compte Instagram Saudade, mot portugais qui traduit un sentiment de nostalgie, de retour aux sources, de manque.
Son travail séduit vite d’autres propriétaires qui, à leur tour, lui confient leur restauration puis, de fil en aiguille, la décoration de leur maison.
Totalement sous le charme de ces maisons désarmantes de simplicité, j’ai posé quelques questions à Claudia pour en savoir plus et lui soutirer quelques bonnes adresses pour découvrir Olhao …
Interview !
Bonjour Claudia,
Vous vivez cette vie rêvée de beaucoup de citadins qui est de restaurer de veilles demeures bourrées de charme dans un lieu de villégiature ensoleillé.
Cela n’a pas toujours été le cas. Quel est votre parcours avant Saudade ?
J’ai toujours vécu à Paris et toujours travaillé dans le marketing, la communication dans le secteur de la mode et de la décoration.
Lorsque les nouveaux médias tels que les réseaux sociaux comme Instagram ont commencé à se développer, j’ai suivi naturellement le mouvement et j’ai commencé à travailler en free-lance pour des marques comme Community manager.
Qu’est-ce qui vous a mené au Portugal, à Olhao plus précisément ?
Mes parents sont originaires de cette ville et nous y passions toutes nos vacances d’été. C’était comme une évidence, que si je devais quitter Paris, c’était pour aller là et nulle part ailleurs.
Comment décide-t-on comme ça un jour de tout quitter pour changer de vie, d’activité, d’endroit ?
On n’y réfléchit pas vraiment, ça s’impose. J’étouffais à Paris, je ne m’y sentais plus chez moi alors qu’il n’avait jamais été question pour moi de vivre ailleurs. Quand on vit dans une capitale comme Paris, on a l’impression que tout se passe là, qu’on a un accès si facile à la culture, aux restaurants, à la mode, etc… mais finalement on n’a jamais le temps ni les moyens !
J’ai commencé à me rendre fréquemment au Portugal puisque je pouvais y travailler face à la mer juste avec mon ordinateur et mon iphone et quelques mois plus tard j’ai vendu mon appartement dans le marais et j’ai acheté une maison dans cette petite ville.
Quel a été votre plus gros challenge à votre arrivée ici ?
Je n’ai jamais vu ça comme un challenge parce-que je n’avais pas de plan, pas de projet. J’ai commencé par rénover ma maison mais je savais exactement ce que je voulais alors j’ai dû trouver les bons artisans et puis mes parents ont voulu que je rénove une maison pour eux, j’ai posté des photos sur mon Instagram et j’ai eu des demandes de gens que je ne connaissais pas, j’ai joué le jeu et j’ai « fait » une première maison. Quand les demandes ont été trop nombreuses, j’ai pris un associé, portugais, et Marcelo et moi nous complétons parfaitement : je crée et il gère !
Quelle est votre journée type à Olhao ?
Il n’y a pas vraiment de journée type à part le lundi matin où nous nous imposons une réunion au bureau avec toute l’équipe. Marcelo et moi passons rarement nos journées à Olhao depuis quelques mois car nous sommes sollicités dans tout l’Algarve, en Alentejo, à Lisbonne, …
Comment se passe un nouveau chantier ? Ce sont de nouveaux propriétaires qui viennent à vous pour vous confier la restauration de leur acquisition ou plutôt des aspirant propriétaires qui viennent vous voir pour leur trouver la perle rare ?
Un peu des deux mais hélas nous n‘avons plus le temps de nous occuper des potentiels acheteurs et nous les renvoyons vers des agences immobilières avec lesquelles nous travaillons en confiance et qui sont plus à même de les aider.
En revanche, lorsqu’ils ont trouvé leur bonheur mais qu’ils hésitent encore, nous nous rendons sur place afin d’estimer l’ampleur et le coût des travaux.
En ce qui concerne les nouveaux propriétaires, nous leur proposons un projet d’architecture complet avec plans existants, projet, layout, 3D, appels d’offre aux constructeurs, suivi des travaux et décoration pour ceux qui le souhaitent.
Vous pouvez vous occuper d’un projet de A à Z. De la restauration de maisons à leur décoration. Où trouvez-vous l’inspiration ? Quel est l’élément déclencheur, le point de départ d’un nouveau projet ?
Oui, nous nous occupons du projet de A à Z, d’autant plus que 90% de nos clients ne vivent pas au Portugal et surtout ne parlent pas le portugais.
Lorsqu’il faut déposer un permis de construire à la mairie, par exemple, il y a énormément de formalités administratives. Nous nous occupons aussi de tout cela.
Le point de départ c’est la maison bien entendu mais avant tout j’ai besoin de connaître les propriétaires, de leur parler, de savoir si c’est un investissement destiné à la location, si c’est une maison de vacances pour la famille, une maison qu’ils destinent au jour où ils seront retraités, etc… tout cela est très important pour comprendre comment nous allons articuler et aménager les lieux.
L’inspiration, elle, vient de mon enfance, des étés passés chez mes grands-parents, de l’odeur des figuiers, de la chaux, du soleil qui tape fort sur les murs blancs, des chambres fraîches pendant la sieste, des pieds nus sur la pierre de Santa Catarina et de l’odeur de la mer quand on ouvre les volets chaque matin !
Place à Olhao ! Quelles sont vos adresses (pas si) secrètes dans le village ou aux alentours ? Votre city guide parfait pour quelqu’un qui voudrait découvrir le village et sa région?
A Olhao, on a vite fait le tour mais il faut se promener dans les ruelles et se fier à notre instinct. Les meilleures sardines grillées sont chez Fernando, une petite « tasca » face au marché aux poissons.
On peut également acheter des fruits de mer qui arrivent par bateau tous les jours (sauf le dimanche et le lundi) et s’installer dans un café du port où l’on vous sert sans rechigner une bonne bouteille de vin blanc et du pain pour les accompagner.
Le Lagar mar est une institution, et on y sert des plats régionaux très bons et puis il y a Rui sur l’ile de Culatra, un incontournable et le bar de la plage du Farol, MarAmais, où l’on boit des caipirinhas avec des bifanas (sandwichs à la viande).
Autour, nos adresses préférées, se trouvent à Moncarapacho à l’hôtel Vila Monte où l’on dîne dans le jardin avec le chant des grillons, à Faro, l’Alameda dont le roof top est un must, Gigi, sur la plage de Quinta do lago pour son ambiance et le meilleur homard de la côte et plein d’autres encore…
Je suis le compte Instagram @overtheocean qui dépeint merveilleusement la poésie de Olaho. Auriez-vous d’autres sources d’inspirations à partager pour mieux connaitre votre région ?
Oui, il y a plein d’autres comptes Instagram que j’aime suivre, surtout depuis que nous avons ouvert notre boutique de décoration à Olhao.
Enfin, quels sont les trois indispensables (ou plus!) pour donner à mon chez moi, la Olhao’s touch et son ambiance si zen, simple et fraîche qui fait l’ADN de vos réalisations ?
Je crois que la sobriété résume assez bien l’ensemble de nos réalisations.
La « coque » doit être d’une grande sobriété dans les matériaux (murs blancs, terracotta ou carreaux de ciment d’origine aux sols). Je comprends que pour certains clients, les couleurs soient importantes mais je préfère les retrouver dans la décoration.
Seules les façades des maisons doivent respecter les couleurs d’origine et c’est ce qui rend la ville si jolie avec ses ornements roses, bleus, verts.
J’aime également, lorsque je remplace les portes d’entrée en aluminium par d’anciennes portes en bois (et je le fais systématiquement), me rendre au cadastre afin de retrouver la couleur d’origine.
Merci Claudia !